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Kobayashi Issa est considéré comme un des grands maîtres du Haïku classique japonais. Il a écrit plus de 20 000 haïkus et est aujourd’hui étudié par tous les écoliers et écolières du Japon.
Nationalité | Japon
Langue d’écriture | japonais
Naissance et décès | 1763-1828
On commence par | Haïku, Issa ou Mon année de printemps
Notes de lecture
J’ai véritablement découvert le haïku en faisant la lecture du merveilleux livre de Dany Laferrière, L’énigme du retour. Le livre raconte le voyage de l’écrivain, qui, apprenant la mort de son père, décide de ramener sa dépouille dans son pays natal, Haïti.
La forme est originale, car elle mêle à la narration des courts poèmes (le haïku), qui servent à dépeindre les scènes de la vie d’Haïti et les états intérieurs du personnage :
Mon neveu et moi sommes arrêtés à cette guinguette près de la mer La mer littéralement sous nos pieds J’ai senti que j’étais un homme perdu Pour le Nord quand dans cette mer chaude sous ce crépuscule rose Le temps est subitement devenu liquide
J’aimais la simplicité de ces lignes : une économie de mots, mais un grand pouvoir d’évocation. J’ai alors décidé de pousser un peu plus loin et de découvrir le haïku japonais dit « classique ».
En consultant les anthologies des plus grands haïkus, un auteur revenait toujours : Issa.
J’aimais bien sa manière d’aborder le haïku. Il y a évidemment un aspect très contemplatif, mais la façon dont il s’investit comme auteur, en parlant au « je », nous présente un autre visage de la forme, très touchante.
Biographie
Kobayashi Issa est né en 1736 dans une province du centre du Japon, anciennement connue sous l’appellation de « Shinano ». Son père était un agriculteur, sa mère décède alors qu’il est encore tout jeune. Il sera élevé par sa grand-mère. Il est initié à l’âge de 6 ans à la poésie par l’aubergiste du village, qui agit aussi à titre d’enseignant.
Lorsque son père se remarie, il subit l’attitude de sa nouvelle belle-mère qui est hostile à son égard. À 14 ans, il quitte le domicile familial pour aller étudier le haïku à Edo, aujourd’hui Tokyo.
Il prend le nom de plume Issa en 1793 et entame une longue suite de voyages dans la partie du sud du Japon.
Historiquement, les dix prochaines années sont assez floues. On sait qu’il a vécu assez pauvrement. À la mort de son père, il a dû se battre avec sa belle-mère pour son héritage. Il a écrit un journal, aujourd’hui appelé Les derniers jours du père d’Issa. Après des années de querelles juridiques, il a réussi à obtenir des droits sur la moitié des biens que son père lui avait laissés.
À 49 ans, il retourne alors dans son village natal et se marie. Il aura quatre enfants avec sa femme, Kiku, qui mourront en bas âge. Il perdra sa femme en 1823, se remariera, divorcera, se mariera à nouveau. Des années marquées par la tragédie, mais durant lesquelles il produira néanmoins une énorme somme de travail.
Le 24 juillet 1827, un incendie détruira de nombreuses maisons de son village, dont la sienne. Issa se réfugie dans une grange de sa ferme, où il passe les six derniers mois de sa vie.
Sa poésie
Malgré le caractère tragique de sa vie personnelle, Issa a créé une poésie lumineuse, emplie de compassion.
Ses haïkus sont parfois satiriques : il est expert pour faire ressortir le comique d’une situation anodine ou quotidienne. Dans sa poésie, les sujets quotidiens sont traités avec un langage ordinaire, mais prennent une qualité lyrique grâce à son œil critique et son intériorité contemplative. Il a un ton résolument sympathique. Il exprime son chagrin avec retenue, avec du recul. Il a un regard aiguisé sur les nuances du comportement humain.
Ses haïkus sont aussi marqués par l’attention qu’il porte aux animaux et aux bestioles. Issa a écrit 54 haïkus sur l’escargot, 15 sur le crapaud, près de 200 sur les grenouilles, environ 230 sur la luciole, plus de 150 sur le moustique, 90 sur les mouches, plus de 100 sur les puces et près de 90 sur la cigale.
À la mort de sa fille Sato, âgée d’à peine un an, il écrit :
un monde de rosée, que ce monde de rosée et pourtant, et pourtant
Son Oeuvre
En plus du haïku, Issa a écrit des pièces qui mêlent prose et poésie, dont Journal des derniers jours de mon père.
Principaux recueils de haïkus publiés en français :
- Le voleur de fleur, publié en 1974
- Haïkus, publiés en 1994
- En village de miséreux, publié en 1996
- Mon année de printemps, publié en 2006
Extraits
Matin de printemps - une seule flaque retient le couchant De la narine du grand Bouddha jaillit une hirondelle L'âge de la lune? je dirais 13 ans - à peu près
Découvrir Issa
Recueils
Mon année de printemps
🇫🇷 La Fnac (FR)
Haïku, Issa
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Crédit photo couverture : Ningyu He sur unsplash
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