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Matsuo Bashō : la poésie comme sentier

Publié le 6 mai 2021 par Alex Thériault | Mis à jour le 23 mai 2023

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Matsuo Bashô est considéré comme le plus grand maître du haïku. 

Couverture du receuil Cent onze haïku de Bashô.


Nationalité | Japonaise
Langue d’écriture | Japonais
Naissance et décès | 1644 – 1694
On commence par | Cent onze haïku

Ses poèmes, influencés par la nature, résument souvent le sentiment d’une scène en quelques éléments simples. L’écriture est pour lui un chemin qui peut nous guider vers le calme. 

Il rencontre le succès tôt dans sa vie et a fait l’expérience de l’insatisfaction perpétuelle, celle qui persiste malgré des circonstances de vie favorables. Ses écrits lui serviront en quelque sorte d’automédication. 

Son travail jouit aujourd’hui d’une renommée internationale. Au Japon, plusieurs de ses poèmes sont reproduits sur des monuments importants et des sites historiques

Notes de lecture

Été 2020 | Après un long confinement au cœur de l’île de Montréal, nous prenons la route pour un premier petit voyage. La pandémie nous aura éloignés de la nature et alors que nous posons notre tente en forêt, nous échangeons sur le spectacle qui nous est offert : la beauté majestueuse des arbres, le lac et ses montagnes.
Le lendemain, nous nous rendons en canot vers les chutes Dunbar. Dire que ça vaut le détour serait un euphémisme. Les cascades et leur chant soutenu, la flore aquatique fière et insoumise, les oiseaux qui passent nous dire bonjour : nous sommes des invités choyés et heureux.

Tandis que je regarde les nénuphars, comme si c’était la première fois que je voyais des nénuphars, j’entre, pour quelques instants, dans une zone moins achalandée. Il n’y a pas de questionnements, pas de commentaires.

C’est cet état qu’on retrouve en lisant Bashô. Le détachement. Un désintérêt (très furtif, mais tout de même présent) pour notre petite personne. 

Ses poèmes nous invitent à apprécier ce qui est. À voir comment la nature peut être notre meilleur guide.

Biographie

Bashô est né en 1644, au Japon, dans la partie inférieure de l’île. Adolescent, il devient le serviteur d’un noble de la région. C’est lui qui lui aurait appris à composer des poèmes dans le style haïku. 

Bashô étudie la poésie chinoise, le taoïsme et commence à écrire le haïkai no renga, une forme de vers liés composés à plusieurs auteurs. 

À la fin de la vingtaine, Bashô s’installe à Edo (aujourd’hui Tokyo).  Il rejoint une communauté littéraire en pleine expansion. Après avoir reçu un bananier en cadeau d’un autre étudiant, il décide de commencer à écrire sous le nom de Bashô, ce qui signifie, vous l’avez deviné, « bananier ».

En 1680, Bashô a 36 ans. Sa poésie est encensée, il a intégré les cercles des grands maîtres, enseigne l’art poétique, gagne bien sa vie… Bref, ses affaires vont bien. Sauf que malgré le succès, Bashô reste insatisfait et maussade. C’est à cette époque qu’il commence à pratiquer la méditation zen, pour calmer son esprit. 

Bientôt, des événements dramatiques contribueront au début d’une nouvelle période de sa vie : un incendie qui détruit sa maison et la mort de sa mère, en 1683. 

Bashô décide d’entreprendre des voyages, seul, sur des routes ultra dangereuses. Il s’attend simplement à mourir au milieu de nulle part, tué par des bandits, mais au fur et à mesure que les jours passent, son humeur s’améliore. Il apprend à apprécier les paysages, les saisons. Il devient un voyageur expérimenté et surtout, reste en vie.

Ses récits de voyage seront une partie importante de son œuvre, autant pour les haïkus que pour les textes en prose.

À son retour à Edo, à l’hiver 1691, Bashô vit dans une hutte, fournie par ses disciples. Il reçoit de nombreux visiteurs, mais continue d’être mal à l’aise entouré de gens. 

Il trouvera finalement un salut en adoptant le principe du karumi (légèreté), une philosophie inspirée du bouddhisme qui consiste à saluer le monde ordinaire plutôt que de s’en séparer. 

Jusqu’à sa mort en 1694, il alternera entre les voyages à pied et la vie dans sa petite cabane.

Bahô, portrait, j4p4n sur Openclipart

Sa poésie

Les haïkus de Bashô reflètent deux des plus importants idéaux zen. La simplicité dans le dépouillement et l’appréciation de l’imparfait.

Et c’est la nature, plus que toute autre chose, qui favorise ces deux états. La poésie de Bashô est d’ailleurs d’une simplicité impressionnante au niveau des thèmes. Contrairement à d’autres auteurs, comme Issa, qui ajoutait des commentaires autobiographiques à ses œuvres, il n’y a pas d’analyse politique, pas de drames familiaux ou de questionnements sur l’amour dans son travail.

Bashô utilise les scènes naturelles pour nous rappeler que les plantes et les bestioles sont comme nos propres vies : en constante évolution, certes, mais, éphémère.

Il décrit plutôt les choses simples que la vie nous offre, les petites surprises que nous rencontrons chaque jour.

Style

Bashô crée l’émotion par le contraste d’éléments naturels mis en opposition, ou en parallèle.

 Mes larmes grésillent
 en éteignant
 les braises 

Il cherchait une parfaite simplicité stylistique. Il disait espérer qu’en lisant son poème, le lecteur ait l’impression qu’un enfant l’avait écrit. La nature impressionniste et concise des vers de Bashô influencera plus tard les poètes de la Beat generation, dont Kerouac, un des premiers auteurs américains à travailler la forme.

La perte de conscience de soi

Basho pensait que la poésie pouvait permettre de ressentir une brève sensation de fusion avec le monde naturel menant vers un état d’esprit éclairé. Pour lui, cette « perte de conscience de soi » est précieuse, car elle nous permet de nous libérer de nos désirs et du sentiment d’inachèvement qui, autrement, hante notre vie.

Innovations techniques

Avant Bashô, le haïkai no renga se distinguait par un esprit grossier, une volonté de faire rire. Il était considéré comme un passe-temps littéraire populaire. 

Bashô insista sur le fait que le poème devait être à la fois banal, mais aussi, éternel. Il utilisa pour ce faire le hokku (les trois premiers vers du haïkai no renga) comme modèle pour composer de petits poèmes autonomes, une forme qui a fini par être connue sous le nom de haïku. Bashô a donc largement contribué à la naissance du haïku comme le connaît aujourd’hui.

Son Oeuvre

Entre 1672 et 1694, Bashô a écrit six recueils de poèmes originaux et sept journaux de voyage. Le chemin étroit vers les contrées du Nord, un de ses récits de voyage les plus célèbres, est considéré comme l’un des meilleurs livres japonais de tous les temps.

On trouve aujourd’hui ses haïkus et ses récits dans plusieurs recueils modernes traduits directement du japonais.

Œuvres principales de Bashô disponible en français

  • Cent onze haïkus – 1998
  • L’intégrale des haïkus – 2014
  • Journaux de voyage – 2016
  • Pèlerinage à Kashima, l’île-aux-daims – 2018
  • La Sente des Contrées secrètes (récits de voyage) – 2019
Couverture du receuil La Sente des Contrees secretes de Matsuo Bashô.

Titre le plus connu

Son haïku le plus célèbre est Vieil étang. Il s’agit du haïku le plus connu de la littérature japonaise. C’est un poème tout simple et fort joli.

Il est traduit de toutes sortes de façons :

 Vieil étang —
 au plongeon d'une grenouille
 l'eau se brise 

Ou avec un certain commentaire :

Paix du vieil étang.
Une grenouille plonge.
Bruit de l'eau. 

Ou comme ça, de façon plus ludique :

 Dans le vieil étang
 Une grenouille saute
 Ploc! 

Bashô l’a composé lors d’une réunion de haïkus en 1686, alors qu’il avait 43 ans. Avec ce poème, il innove. Auparavant, les poètes japonais utilisaient un mot décrivant l’effet du son du coassement de la grenouille. Aussi fou que cela puisse paraître, c’était la première fois qu’un poème se concentrait sur le son d’un éclaboussement que faisait une grenouille. 

Il a, en quelque sorte, repoussé les codes stricts de la forme.

Extraits

Dans le champ de colza
les moineaux font mine
de contempler les fleurs

Sur le sentier de montagne
le soleil se lève
au parfum des pruniers

Au fond de la jarre
sous la lune d'été
une pieuvre rêve

Citations de Bashô

« Chaque jour est un voyage, et le voyage lui-même est un retour à la maison. »

« Ne cherchez pas à suivre les traces des anciens ; cherchez ce qu’ils cherchaient. »

« À mon avis, un bon poème est un poème dont la forme du vers semble légère comme une rivière peu profonde qui coule sur son lit de sable. »

Découvrir Bashô

Recueils (Le meilleur de ses poèmes)

L’intégrale des haïkus

🇨🇦 Les libraires (CA)

🇫🇷 La Fnac (FR)

Cent onze haïku

🇨🇦 Les libraires (CA)

🇫🇷 La Fnac (FR)

Récits de voyage

La sente des contrées secrètes : carnet de voyage et haïkus

🇨🇦 Les libraires (CA)

🇫🇷 La Fnac (FR)


Crédit photo de couverture : Luke Paris – Unsplash

Classé sous :Club classique, Les poètes

À propos Alex Thériault

Auteur-compositeur. Créateur de contenu. Papa. Amateur de vieux classiques et de nouveaux projets.

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